Le contre-la-montre est un exercice délicat où l’on flirte en permanence avec les limites. Il l’est encore plus quand le temps n’est pas de la partie. Or, dès 14 h 15, le ciel gris et menaçant a fini par éclater, ce qui a forcément eu des conséquences sur les forces en présence. Pourtant, les moyennes ont dépassé les 40 km/h et l’opposition a été particulièrement intense. Forcément, la hiérarchie a souvent été bousculée. La Belge Emma Siegers (37 min 01 s), la Néerlandaise Anneke Dijkstra (36 min 09 s), l’Autrichienne Christina Schweinberger (36 min 08 s) puis l’Italienne Alessia Vigilia (35 min 58 s) ont pris respectivement les commandes.
Mais il restait encore Ellen Van Dijk, et il y avait un vertige à se dire que la Néerlandaise, qui a tout gagné, parcourait ici ses derniers kilomètres en tant que coureuse professionnelle. Elle s’est accrochée jusqu’au bout, au point de finir avec une seconde d’avance sur Vigilia. Une dernière victoire riche en émotion — une dernière victoire pour quitter, de la meilleure des manières, le monde professionnel.
La réaction à chaud d’Ellen Van Dijk :
« Je suis très heureuse, je ne sais pas comment il est possible d’être plus contente. Ça faisait longtemps que je n’avais pas couru, mais j’aime tellement les contre-la-montre que je voulais finir comme ça. Ça va me manquer, ce genre d’atmosphère, ce genre de course. Les organisateurs font un super boulot ici, j’adore ça. J’avais envie de finir ici avec mon entraîneur, c’est forcément très spécial. Avec la pluie, j’ai eu un peu peur : j’ai ralenti dans les virages parce que je ne voulais pas prendre trop de risques. Mais gagner avec une seconde d’avance, c’est magique ! Parfois, je me disais : c’est la dernière, c’est ta dernière occasion de tout donner. Finir comme ça, c’est que du bonheur ! »